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Insémination : une contention accessible et indispensable

Sécurité. Lors de l’insémination, le dépôt de la semence est effectué dans un espace réduit, à l’aveugle, guidé seulement par le sens du toucher. Une contention correcte permet à l’inséminateur d’être concentré sur son geste et donc plus précis.

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Si les inséminateurs ont tendance à mettre l’accent sur la contention, ce n’est pas que pour une raison de confort. Du fait d’une contention insuffisante, les mouvements de la vache peuvent entraîner des microblessures de l’utérus, réduisant ainsi les chances de gestation jusqu’à 9 points. Chaque point en moins coûte au minimum 3 € par jour et par animal, selon l’Inra. Par ailleurs, les accidents surviennent et un coup de pied de vache est vite donné. « L’idéal est de pouvoir isoler l’animal avant l’arrivée de l’inséminateur dans un box où il a accès à l’alimentation et à l’eau, tout en gardant un contact visuel avec ses congénères, assure Clément Gouby, conseiller en contention à la Coopérative du Centre Nord et de l’Aube (Cecna). L’insémination est ensuite réalisée dans un couloir de contention avec une barre antirecul. »

À défaut, la contention pourra se faire au cornadis, à condition que la vache soit bloquée avec une congénère de chaque côté pour éviter les mouvements de balancier et sans qu’une marche vienne gêner l’inséminateur. Cette solution n’est pas toujours envisageable en fonction des heures de passage et peut rendre nécessaire la présence de l’éleveur. « Le cornadis n’est pas une contention, sauf si elle est collective. Et cela réclame la présence de l’éleveur, à moins que l’inséminateur passe en tout début de tournée », explique Clément Gouby.

La salle de traite et les logettes sont à éviter au maximum. Par ailleurs, le stress de la femelle diminue les chances de fécondation : animal bloqué au cornadis longtemps avant l’arrivée de l’inséminateur, absence de congénères à proximité, utilisation d’un lieu auquel il n’est pas habitué, isolement dans la précipitation…

Des barrières pivotantes peuvent suffire

Pour Clément Gouby, « une conten­tion individuelle sert pour les inséminations, mais aussi pour divers soins et pour le vétérinaire. Sur notre secteur, environ la moitié des exploitations dispose d’une case, mais seulement un petit tiers possède un système de contention individuelle. Malgré la diversité des situations, des configurations, des habitudes de travail, il est toujours possible de fairequelque chose. L’objectif est que ce soit adapté au bâtiment et à la façon de travailler des éleveurs. Parfois, des aménagements très simples améliorent la vie de tout le monde. Même dans le cas de manque de place, des systèmes de barrières pivotantes peuvent se révéler très utiles sans prendre de place. Après, c’est une question de volonté. Le système le plus complexe et le plus onéreux ne dépasse pas 3 000 €. Si c’est bien réfléchi au moment de la construction ou du réaménagement du bâtiment, c’est plus simple. »

Émilie Auvray  

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